Les 4e A aiment se faire peur !

Les élèves de 4ème A ont écrit une nouvelle fantastique. Il s’agissait d’un exercice d’écriture collaborative auquel tous ont participé avec talent….

Bonne lecture !


Des vacances… fantastiques

Chaque été, nous nous retrouvons avec un petit groupe d’amis en colonie de vacances. Nous choisissons soigneusement le lieu, en fonction surtout des activités proposées. Cela donne lieu, tout l’hiver, à des discussions acharnées, jusqu’à ce que tout le monde tombe d’accord. Cette année-là, nous avions choisi une colonie qui proposait du camping, dans une forêt, près d’un lac. Les photos étaient très engageantes : elle montrait un lac d’un vert émeraude sous un ciel sans nuages. Moi, c’est Solange, et le matin du départ j’étais très excitée : il fallait prendre un bateau pour se rendre sur l’île, et pour moi, c’était déjà le début de l’aventure !

Quand mes parents m’ont déposée à l’embarcadère, ils me firent les recommandations d’usage, et s’en allèrent après des adieux déchirants. On aurait cru qu’ils pensaient ne jamais me revoir !

« Au revoir, Solange. Amuse-toi bien, mais sois raisonnable et téléphone souvent !

– Oui, oui », répondis-je en me retournant vers mes amis qui souriaient, un peu moqueurs. Mes parents ont la réputation d’être un peu surprotecteurs…

Nous attendions avec impatience l’arrivée du bateau sur le quai. Le soleil se couchait déjà. Quand le bateau pénétra dans le port, nous nous précipitâmes à l’entrée piétonne et présentâmes nos papiers d’identité.

« Ah, vous allez à la colo ? », nous demanda le contrôleur, perspicace : il ne semblait pas y avoir beaucoup d’autre endroit où nous aurions pu aller sur cette île…

La traversée devait durer toute la nuit. Je partageais une cabine avec Inès, une minuscule cabine avec des lits superposés. Inès dit joyeusement :

« Je prends la couchette du haut ! »

Bon, peu importe ! Ce que je voulais, c’était arriver au plus vite sur l’île et commencer mes vacances ! A moi le camping et le lac vert émeraude !

Nous avons mangé nos sandwiches, et nous nous sommes couchées.  Je me blottis dans ma couette et m’endormis en rêvant de l’île.

Au milieu de la nuit, Inès me réveilla en me secouant :

“Je ne me sens pas bien, je crois que je vais vomir, me dit-elle

– Tu as juste le mal de mer ! Va demander des bonbons à la menthe, ça va passer ! »

 

Mais Inès n’arrivait pas à se rendormir, aussi avons-nous bavardé jusqu’à l’arrivée sur l’île très tôt le matin.

Tout le monde débarqua joyeusement, qui avec son sac à dos, qui avec une petite valise à roulettes. Seule Clémentine avait plusieurs énormes bagages. Nous l’aidâmes à les faire rouler sur le ponton. Benjamin prit trois des gros sacs.

 

« Mais Clémentine, tu viens en colo ou tu déménages ? », demanda Benjamin en rigolant.

Benjamin, c’est le grand costaud du groupe. Rugbyman, il est très fier de sa force. Clémentine ne portait qu’un petit sac à main doré… Pourtant, elle avait du mal à suivre ce colosse : petite, menue, sa chevelure rousse flamboyait sous le soleil levant. Pour répondre à Benjamin, elle leva la tête vers lui :

« Non, je ne transporte que le strict nécessaire ! Mais je ne vais pas m’habiller ni me coiffer de la même manière tous les jours ! J’ai pris quelques robes, mon fer à friser, des jeans et des shorts, il y avait des soldes chez… »

Benjamin avançait sans l’écouter. Décidément, il lui était difficile de comprendre Clémentine !

 

Nous arrivâmes très vite au bâtiment de la colonie : une grande maison en bois au milieu d’une clairière, qui abritait la cuisine, les sanitaires, et les logements des moniteurs.

Nous allions camper près de la maison.

C’était à nous de monter les tentes et d’installer le campement : nous étions les premiers de la saison.

Inès et moi avions décidé de partager notre tente avec Clémentine. J’aime bien Inès, elle est amusante, toujours prête à rire de tout. Elle aime faire des blagues, parfois très embarrassantes… Elle est aussi très peureuse et très gourmande, pas très sportive. Quant à Clémentine, eh bien, c’est Clémentine quoi… Elle a toujours peur de se salir et de déranger sa coiffure, ce qui l’empêche bien souvent de s’amuser avec nous…

Alors j’ai monté la tente à peu près seule, pendant qu’elle me conseillait, assise dans l’herbe. Il faisait déjà chaud. Heureusement, Inès a gonflé les matelas pneumatiques !

 

Arthur et Benjamin avaient déjà fini de monter leur tente à quelques mètres de la nôtre.

Alors nous sommes tous ensemble retournés vers la cabane pour emprunter des vélos. Nous voulions parcourir les pistes de VTT qui, d’après le site Internet de l’île, sillonnaient la forêt.

Il faisait bon à l ‘ombre des grands arbres. Le soleil jouait avec les feuillages agités par une légère brise. Nous voulions voir s’il était possible faire le tour du lac à vélo. Le chemin passait entre de grands arbres et de gros rochers. Nous nous sommes arrêtés pour boire. L’eau avait un peu tiédi dans nos gourdes. Assis sur un gros rocher, nous avons observé le paysage autour de nous, le temps de reprendre notre souffle, Tout à coup, Arthur montra un point entre deux arbres :

« Là-bas, regardez, il y a une cabane !

– Ah ! Génial ! On reviendra la visiter.

– Oui, mais là il faut qu’on y aille ! Allons chercher nos maillots de bain, on va au lac. »

 

 

Benjamin, qui précédait le groupe, histoire sans doute de nous prouver qu’ il était le plus rapide, fit un dérapage en arrivant dans la clairière :

« Oh ! mince les tentes se sont effondrées ! Qu’est-ce qui a pu se passer ?

– Vous ne trouvez pas ça bizarre ?

– Peut-être le vent ?

– Non, répondit Arthur, impossible ! Il n’y a pas de vent du tout ! »

 

Inès s’inquiéta :

« Peut-être que nous devrions changer notre campement de place ?

– Oh non ! Cet endroit est magnifique, nous devrions y rester », répondis-je.

Tous les autres étaient d’accord avec moi, alors on commença à remonter les tentes. Puis nous avons rejoint la grande maison pour dîner.

Nous avons raconté notre mésaventure aux moniteurs. Ils échangeaient des coups d’œil furtifs. Après le repas, nous sommes restés bavarder un peu dans la clairière. Mais comme nous étions tous bien fatigués, nous regagnâmes nos tentes.

 

Inès fouillait dans son sac, d’abord méthodiquement, puis de plus en plus furieusement.

« Que cherches-tu, Inès ? », demanda Clémentine.

– Oh rien, rien…

– Ben, on dirait pas ! On peut peut-être t’aider ?

– Oui, mais vous aller vous moquer !

– Mais non, promis, répondis-je.

– Et bien, je cherche un lapin rose, en peluche…

– Un doudou ! Tu veux dire que tu as perdu ton doudou ? »

 

Clémentine s’étranglait de rire.

Elle revint peu de temps après, furieuse :

« Rendez-moi mon pyjama-licorne ! C’est pas drôle !»

Inès et moi nous regardâmes, interloquées.

« Quoi, ton pyjama ? Tu as dû l’oublier !

– Non, il était dans ma valise à affaires de licornes, j’en suis sûre !

– Ta valise à affaires de licornes ?

– Oui, c’est une valise où j’ai mis tous mes t-shirts, mes pulls et mes pyjamas à motif licorne. »

Nous commencions à comprendre pourquoi Clémentine avait besoin d’autant de valises !

Nous l’aidâmes à toutes les fouiller. Vainement…

Enfin, je me glissai dans mon duvet et dit en m’étirant :

« Avec tout ça, on n’a même pas pu aller se baigner ! »

 

Le lendemain matin, nous allâmes voir les garçons. Nous les soupçonnions de nous avoir piqué nos affaires. Mais, à peine arrivions-nous devant leur tente qu’ils commencèrent à nous agresser :

« Rendez-nous nos affaires ! Ma boussole et la lampe de poche de Benjamin !

– Non, ce n’est pas nous ! Nous avons aussi des objets qui ont disparu !

– Allons voir les moniteurs ! »

 

Les moniteurs étaient déjà assis à la table du petit-déjeuner. Nous leur exposâmes nos problèmes. Ils ne répondirent pas mais échangèrent, à nouveau, des coups d’œil furtifs. Il me sembla que ces regards étaient inquiets.

 

Après un copieux petit-déjeuner, tout le groupe se rendit au bord du lac. Il faisait un temps idéal. La petite plage du lac était faite d’un sable fin et blanc qui scintillait au soleil et le ciel était aussi bleu que sur le prospectus de la colonie. Nous avons plongé, nagé, joué dans l’eau, fait du foot et du beach volley. Les moniteurs nous avaient apporté d’excellents sandwiches et des boissons fraîches pour le déjeuner. Une journée de vacances idéale… Jusqu’à notre dernière baignade. Nous avions décidé de piquer une dernière tête avant de rentrer pour dîner. Inès et moi plongeâmes sans hésiter. Nous nagions tranquillement quand Inès poussa un hurlement strident :

« Ah ! Quelque chose m’a attrapé les pieds ! »

Je ne me sentais pas bien, moi non plus. J’avais l’impression que l’eau devenait de plus en plus chaude. Inès se faisait tirer vers le fond du lac. J’appelai au secours, et nageai vers elle pour essayer de l’aider à se dégager.

Les autres avaient entendu mes appels à l’aide. Ils vinrent nous rejoindre et à nous tous, nous réussîmes à tirer Inès hors de l’eau.

« Les algues sont bizarres dans ce lac, dit Benjamin. On dirait qu’elles cherchent à nous noyer !

– N’importe quoi, répondit Arthur. Je m’y suis pris les pieds aussi, mais j’ai réussi à me dégager sans problème.

– Tu as sans doute raison, répondit Inès. C’est sans doute parce que j’ai paniqué… Je ne suis pas une très bonne nageuse…

– Rentrons, dit Clémentine, je ne veux pas garder mon bonnet de bain plus longtemps, mes cheveux seraient tout aplatis ! »

 

Après le dîner, réunis autour d’un feu de camp, nous avons bavardé et chanté, jusqu’à ce que les moustiques des environs soient repus ! Et nous avons regagné notre tente, bien fatigués, mais finalement très satisfaits de cette journée et prêts à recommencer le lendemain malgré nos mésaventures dans le lac.

 

Nous dormions profondément quand nous entendîmes Arthur crier :

« Qu’est – ce que c’est que ça ?  Au secours ! »

Nous sortîmes tous de nos tentes, un peu hagards.

« Que se passe-t-il, Arthur ?

– Là, derrière les arbres ! Des… des ombres… des sortes d’ombres …

– Tu as vu quelqu’un ?

– Non, je ne crois pas ! C’était des ombres blanchâtres informes… »

 

Le lendemain matin, quand le soleil se leva, nous n’étions plus tout à fait certains de ce que nous avions vu… Benjamin dit :

« Je vais aller courir, et je regarderai si je vois quelque chose.»

Benjamin est le plus sportif du groupe et il n’envisage pas de rester sans s’entraîner plusieurs jours…

« Je reviens dans une demi-heure.

– D’accord, sois prudent …

– A tout à l’heure !

 

Mais, au bout de deux heures, Benjamin n’était toujours pas rentré. Nous commencions à nous inquiéter…

Inès bondit sur ses pieds :

« Je vais le chercher !»

Et avant que nous ayons pu réagir, elle s’était déjà enfoncée dans la forêt.

Nous décidâmes d’aller trouver les moniteurs. Ils étaient manifestement inquiets aussi, mais nous conseillèrent d’attendre encore un peu. Nous patientâmes, difficilement. Nous n’avions plus rien à dire, parce que nous ne pensions qu’à Benjamin et Inès…
Enfin, au coucher du soleil, Benjamin et Inès revinrent. Ils s’assirent avec nous autour du feu et nous racontèrent leur découverte.

Après avoir couru une heure, Benjamin s’était perdu dans la forêt. Il empruntait tous les sentiers qu’il croisait, mais avait l’impression de tourner en rond. Soudain il vit une silhouette familière : Inès. Il lui raconta sa péripétie. Ils marchèrent sans trop savoir où aller quand soudain ils sentirent une présence derrière eux. Ils se retournèrent vivement mais ne virent rien. Leur sang se glaça, leurs jambes tremblèrent, leurs dents s’entrechoquèrent. Inès n’arrêtait pas de dire “j’ai froid”. Ils reprirent leur route afin de rentrer au camp. Inès était épuisée, elle disait “j’ai mal aux jambes », mais elle savait par où passer. Après une heure de marche, ils virent la cabane abandonnée. Benjamin était décidé à aller la voir mais Inès n’était pas d’accord, elle protestait : “J’ai peur”. Benjamin essayait de la rassurer : “Ne t’inquiète pas”, “Je suis là”, « A nous deux, il ne peut rien nous arriver ! ». Mais dès qu’ils furent entrés, la porte se referma toute seule. La présence qu’ils avaient sentie dans les bois revint. La terreur s’empara d’Inès qui s’écria “Je veux rentrer chez moi”. Mais, posés sur la table de la cabane, ils découvrirent leurs objets disparus.  Certains avaient été cassés.

Au mur étaient punaisées des photos. Elles représentaient toutes des groupes de personnes, le plus souvent des adolescents. Les photographies étaient en noir et blanc, les vêtements et les coiffures prouvaient qu’elles étaient anciennes. Benjamin dit :

« Regarde cette photo, elle est bizarre.

– Elle représente un groupe d’adolescents que je ne connais pas, répondit Inès.

– Hé mais ce n’est pas possible, un garçon disparaît sur une photo quand on la regarde.

– Où ça ?

– Sur le cadre gris.

– Oh, c’est très bizarre ! »

Inès et Benjamin étaient effrayés, mais leur curiosité l’emportait sur leur peur.

« Comment nos affaires ont pu se retrouver ici ?

– Je ne sais pas mais tout cela me parait très bizarre, nous ne devrions pas rester là.

– Tu as raison ».

Ils rentrèrent au plus vite avant que la nuit ne tombe. Après une demi-heure de marche rapide, ils virent notre camp et le grand feu autour duquel nous nous étions tous rassemblés Les moniteurs nous avaient rejoints.

Ils étaient aussi soulagés que nous de revoir Inès et Benjamin. Ils nous racontèrent que plusieurs années auparavant, un adolescent avait disparu. Il était parti seul dans la forêt et n’était jamais revenu. On avait dit qu’il était mort noyé ou qu’il avait été kidnappé mais personne n’y avait réellement cru.

« Mais c’est horrible ! », s’exclama Clémentine.

 

Les jours suivants, nous ne retournâmes pas dans la forêt, et nous ne baignâmes qu’avec appréhension. Mais il ne se passa rien d’étrange.

Alors, à la fin de notre séjour au camping, nous décidâmes de retourner à la cabane.

Mais la décision reposait sur les épaules du moniteur.

« Je pense que ce serait une bonne idée d’y retourner, mais tous ensemble », acceptèrent les moniteurs.

Arrivés près de la cabane, nous entendîmes un bruit étrange et nous vîmes des ombres passant d’arbres en arbres.

Dans la cabane, nous vîmes la photo, en couleurs, d’un groupe d’adolescents épinglée sur le mur près d’autres en noir et blanc.

« Mais c’est nous ! s’écria Arthur, apeuré.

– Qui a pris cette photo et quand ? demanda Inès

– Je me pose la même question », répondis-je, perplexe.

 

A côté de notre photo s’en trouvait une autre, d’un groupe inconnu. Elle était de mauvaise qualité et en noir et blanc, donc nous avions du mal à distinguer les visages des adolescents.

« Elle doit être très vieille », dit Adrien

Le moniteur s’approcha de la photo et la regarda attentivement pendant plusieurs secondes avant de parler :

« C’est lui, dit-il d’une voix calme en pointant du doigt un des adolescents.

– Qui ? demandèrent Benjamin et Inès

– Le garçon qui a disparu et dont je vous ai parlé, répondit-il

– Attendez une seconde…Ça voudrait dire que l’histoire se répète, dit Arthur d’un air paniqué

– Oui, sauf que cette fois, on est toujours là, Benjamin et moi ! », dit Inès.

 

Nous sortîmes de la cabane et retournâmes au camp pour faire nos bagages car nous allions bientôt partir. Mais il restait trop de mystères à élucider……

 

Qui sait, nous reviendrons peut-être l’année prochaine…

 


Ylan B., Léane B., Lucas B., Emrys C., Eliot C., Coleen C., Alexandre G B., Charlène G., Antoine G., Corentin H., Philippine J., Ruben K., Clémence L., Lou LD., Thibault LD., Hugo LF., Léa LG., Romane LR., Thomas M., Yannaël Q., Sébastien R., Florian S., Tyfenn S., Nathan S., Maelys S., Eléa T., Alvyn Y., Romane Z.