Les élèves de 5e A présentent Le Preux Chevalier Galaad de Montdragon

Les élèves de 5e A présentent « Le Preux Chevalier Galaad de Montdragon » un « roman » de chevalerie, produit d’une écriture collaborative : chaque groupe avait en charge la rédaction d’une péripétie. Ils ont été très imaginatifs…

Bonne lecture à tous !

Lettrine C

Le preux chevalier Galaad de Mondragon

Ce beau matin de l’an 1255, le preux chevalier Galaad de Mondragon arrivait au château pour la cérémonie d’adoubement du fils du roi Guillaume.

Sa silhouette musclée laissait deviner sa force. Ses épaules étaient larges, son teint clair. Son menton, bien formé, était creusé d’une petite fossette. Ses cheveux, assez longs, d’un brun chatoyant, ne cachaient pas ses yeux vert émeraude. Sa bouche fine et bien dessinée, marquée d’une légère cicatrice souriait souvent. Son visage respirait le courage et la détermination. Mais il savait aussi se montrer gentil, doux, attentionné, même si son humour pouvait être parfois caustique.

Juché sur son fier destrier, il commençait à ralentir l’allure en apercevant au loin les hautes tours du château, derrière les arbres de la forêt touffue qu’il venait de traverser.
Déjà, il distinguait les archères et les canonnières qui défendaient le château.

Il franchit le pont-levis et arrêta son cheval dans la cour. Il était heureux d’avoir été invité à cette fête : cela montrait la confiance que lui faisait le roi, et surtout, il se réjouissait de revoir la belle Blanche, la jeune sœur du futur chevalier. Il l’avait croisée lors d’une chasse royale et était immédiatement tombé amoureux.

Il commença par faire une visite de ce château grandiose, qu’il n’avait vu que de loin. Dans la cour, il vit un four où les villageois venaient faire cuire leur pain. En échange, ils en faisaient aussi pour la cour du Roi, sinon ils auraient dû payer une taxe.

Un escalier, au pied d’une tour, menait à la cave où était stockée toute la nourriture. Il remonta et arriva à la cuisine.  On s’affairait autour d’une immense cheminée dans laquelle rôtissaient un cochon et des oiseaux de toutes sortes.

Galaad pénétra ensuite dans la salle à manger. Le plafond voûté était supporté par d’immenses poutres sombres, le plafond s’ornait de somptueuses fresques lumineuses. Le plancher en bois de chêne était recouvert de paille.  L’immense salle était déjà noire d’invités. Ces personnes étaient des nobles des comtés voisins et d’autres territoires plus lointains.

Les troubadours et les musiciens jouaient un air festif. Les murs étaient revêtus de tapisseries colorées ou dorées. Les bouffons circulaient joyeusement avec leur spectacle de jonglage. Une grande table rectangulaire était dressée. A un bout de cette table trônait le roi lui-même. A ses côtés, quelques damoiseaux riaient, et à sa droite était assise la reine, son épouse, accompagnée de damoiselles, habillées de magnifiques robes volumineuses et colorée. A gauche et droite de la table mangeaient les chevaliers. Une place attendait Galaad.

Le banquet était composé d’un nombre incalculable de plats d’une grande variété.

A la fin du festin, Galaad décida de sortir prendre l’air.

Sans doute avait-il, au fond de lui, l’espoir que Blanche sortirait aussi et qu’ils pourraient échanger quelques mots…

Il se dirigea donc vers la chapelle. En chemin, il découvrit deux convives qui parlaient à voix basse. Il avait déjà rencontré l’un d’eux qui se nommait Gonzague. En s’approchant discrètement, il saisit quelques bribes de leur conversation :

« … Il est protégé jour et nuit et tous les aliments qu’il avale sont goûtés au préalable, dit un homme brun.

– Nous trouverons bien un moyen… répondit Gonzague. Séparons-nous maintenant, il ne faut pas que quelqu’un nous surprenne. »

Galaad s’éloigna à son tour. En continuant son chemin, il aperçut une jeune fille aux longs cheveux blonds aux reflets dorés. Elle avait de grands yeux bleus et un nez fin. Sa bouche affichait un sourire doux. Le chevalier reconnut Blanche et son cœur s’accéléra. Il s’approcha d’elle et lui expliqua que Gonzague et ses complices projetaient d’assassiner quelqu’un. Par déduction, Blanche devina qu’il s’agissait de son père. Elle était terrifiée !

Fidèle au serment qu’il avait prêté lors de son adoubement, Galaad promit à la jeune fille de tout faire pour porter secours à son suzerain. Il décida qu’il partirait le lendemain dès l’aube pour chercher des chevaliers qui lui prêteraient main forte pour sauver le roi. Blanche écouta attentivement sans l’interrompre. Puis elle détacha de son cou gracieux un collier. C’était un pendentif bleu gris attaché à une fine cordelette en cuir.

« Ce collier te portera chance, dit-elle de sa voix douce. Dès que tu seras désarmé lors d’un combat, la pierre s’illuminera et ton épée réapparaîtra dans tes mains. Bonne chance ! »

Sur ce, elle s’éloigna, laissant derrière elle un doux parfum de fleurs sauvages. Galaad continua son chemin vers la grande salle, sans pouvoir ôter de son esprit l’image de la belle.

Le lendemain matin, aux premières lueurs du jour, Galaad se mit en route.

Avant de quitter la noble demeure du seigneur, il alla baiser la douce main de sa dame. Puis il prit son équipement : il mit sa grande cotte de mailles qui, selon la légende, protégerait de tous les coups sauf de celui de l’amour. Il mit le collier que lui avait confié sa dame, Blanche. D’après elle, ce collier avait des pouvoirs magiques…. Il brandit son épée, forte et large, très équilibrée et très maniable.

Ensuite, Galaad s’empara de son écu, d’un pourpre clair sur lequel était gravé un dragon bordeaux. Le noble chevalier prit ensuite sa lance et sa dague incrustée de gemmes.

Enfin, il appela un palefrenier et le chargea de préparer son cheval et de porter sa lance. C’était un jeune homme robuste, les cheveux bruns, habillé de hauts-de-chausses et d’une chemise de chanvre. Galaad l’observa un moment alors qu’il étrillait son cheval. Puis il s’approcha du jeune ’homme et dit :
« – Je suis à la recherche d’un écuyer pour m’accompagner lors de mon aventure. Il faut sauver le roi qui est en grand danger. Des traîtres veulent prendre sa place.

– Désolé, mais je suis occupé, moi ! Je dois semer mes carottes et prendre soin de ma vieille famille, je n’ai pas le temps de me mêler d’histoires de chevalerie…

– Je vous donnerai de l’argent et vous pourrez habiter au château, vous n’aurez plus d’impôts à payer… »

Le jeune homme réfléchit un instant, puis cria à toute la communauté des palefreniers qui s’affairait dans les écuries royales :
« Vous autres, pendant que je ne serai pas là, vous pourrez aider ma famille ? »
On lui promit. Le jeune homme se tourna alors vers Galaad :
« Je suis d’accord pour votre petite promenade », dit-il en souriant.
Mais l’air grave de Galaad figea son sourire :
« C’est sérieux, cette histoire ? On veut attenter aux jours de notre bien-aimé roi ? »

Galaad hocha la tête sans rien dire.

Le jeune homme s’exclama :

« Allons-y alors, ne perdons pas de temps ! Voilà votre cheval, Messire ! Je prends ma monture et je vous suis immédiatement. Au fait, mon nom est Anselme et ce sera un honneur pour moi d’être votre écuyer ! »

Le chevalier sur son fier destrier et son ami écuyer sur sa mule arrivèrent tranquillement à la lisière d’un bois. A peine eurent-ils dépassé le premier buisson que des brigands chevauchant des ânes les assaillirent. Leurs visages étaient noirs de crasse, leurs dents jaunâtres et leurs cheveux extrêmement gras. Dans leurs yeux brillait une lueur vicieuse et cupide. Leurs habits tombaient en lambeaux. Les voleurs avaient pour armes d’énormes gourdins. Leur chef possédait un très long nez surmonté d’une verrue. Anselme ne put s’empêcher de le lui faire remarquer :

« – Eh bien, mon cher ami, je ne sais comment on vous appelle mais je vais vous attribuer un nom qui vous conviendra davantage… »

Le brigand concerné ne lui répondit que par un grognement. Ses traits commençaient à se durcir :

« En effet, si j’avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je me l’amputasse, c’est un roc, c’est un pic, c’est cap. Que dis-je c’est un cap ? C’est une péninsule ! Voilà pourquoi je vais vous surnommer Cyrano ! Vous comprendrez cela dans quelques siècles… »

Alors toute la troupe, sauf l’homme concerné se mit à rire. Tous se tenaient le ventre. Clamadeu, le chef brigand ainsi humilié, ne put s’empêcher de marmonner. Quand la bande se fut calmée, Clamadeu réprimanda ses troupes et tenta d’attaquer l’écuyer moqueur. Sa mule fit un écart et notre cher “Cyrano” se retrouva à plat ventre, sonné et une fois de plus ridiculisé. Anselme s’amusait tant qu’il en oublia le reste de la bande. Celle-ci profita de sa distraction pour attaquer. Ils étaient une dizaine, tous plus trapus les uns que les autres. Il fut difficile pour Galaad de défendre son ami, qui, blessé à l’épaule, ne pouvait se défendre.

Galaad combattait avec bravoure et hardiesse. Comme déjà six brigands étaient blessés, les autres décidèrent courageusement de s’enfuir.

Anselme, sonné, se remettait de ses émotions appuyé à une souche tandis que Galaad se reposait près de sa monture. Le combat avait été difficile, car bien que les brigands soient maladroits, ils étaient malins.

Galaad et Anselme reprirent rapidement la route. Ils chevauchèrent plusieurs heures et arrivèrent à la lisière d’une forêt. Ils décidèrent d’y passer la nuit. Ils préparèrent un feu puis montèrent leur campement. A la lueur du feu de camp, ils échafaudèrent leur plan.

Le lendemain, à l’aube, ils préparèrent leur équipement et levèrent le camp.

Ils se mirent en route pour le sud-est de la forêt. En chemin ils découvrirent avec stupeur le corps d’un brigand, agonisant, blessé à l’épaule, sous un arbre verdoyant.

Ils poursuivirent leur route en évitant le cadavre sanglant jusqu’à une clairière gorgée de lumière, mais ouverte sur un ciel gris et pluvieux.

Soudain, dans un nuage de poussière, des silhouettes noires surgirent de la forêt et se dirigèrent vers eux.

Arrivés à leur hauteur, les chevaliers inconnus descendirent de leur monture.

« Nous avons combattu hier une troupe de brigands et, de loin, nous avions cru que vous étiez des leurs !

« Qui êtes-vous nobles chevaliers ? demanda Galaad.

– Nous sommes des chevaliers du Roi Guillaume ! répondirent-ils en chœur.

– Que faites-vous ici, dans cette forêt hostile ?

– Nous sommes de retour de mission, dit le chevalier le plus imposant du groupe.

– Vous allez donc au château du Roi Guillaume ?

– Oui !  Vous aussi ?

– Nous cherchons de l’aide pour déjouer un complot contre le roi ! Aidez-nous ! Nous ne sommes pas assez nombreux pour contrer l’attaque, nous avons besoin de renfort.

– Un attentat contre le roi ? Cela est une grave accusation !

– Nous le savons, nous allons tout vous raconter…

A la fin du récit de Galaad, les chevaliers n’hésitèrent pas un instant. Ils enfourchèrent leur monture et tous se mirent en route. Ils chevauchèrent ainsi des heures à bride abattue.

La troupe pénétra dans le château au galop. A peine avaient-ils franchi le pont-levis qu’ils aperçurent dans un coin de la basse-cour les comploteurs.

Galaad s’approcha :

« Puis-je me mêler à votre conversation ? » demanda-t-il.

Le chevalier félon répliqua en mettant son épée sur la gorge de Galaad :

« Méfie-toi, tu ne sais pas à qui tu as affaire ! »

Aussitôt, un des vassaux fidèles dégaina son glaive et provoqua un des comploteurs. Immédiatement le combat fit rage.

Ce fut un combat à l’épée rude et sanglant. Rapidement, il ne resta plus beaucoup d’effectifs du côté des traîtres. Les chevaliers blessés se faisaient soigner et retournaient immédiatement au combat pour protéger le roi d’éventuels autres assaillants.  Quand il apprit la raison de cette bataille qui faisait rage dans la cour de son château, le bon roi Guillaume fut indigné par la conduite d’un de ses “fidèles”.

Soudain, le calme revint, les cliquetis des épées s’arrêtèrent : tous les félons qui n’étaient pas morts s’étaient enfuis.

Les chevaliers étaient épuisés mais ils décidèrent de veiller au cas où les félons survivants reviendraient. La crainte les maintenait éveillés. Toute la nuit ils demeurèrent sur le qui-vive, mais aucun danger ne survint.

A l’aube, tous allèrent se coucher et la paix revint dans l’enceinte du château. Malgré les nombreuses pertes, ils avaient réussi à sauver le roi de l’attentat !

Dès le lendemain, un grand buffet est organisé en l’honneur du chevalier Galaad de Montdragon. Tous les membres de la famille royale, plusieurs nobles et seigneurs ainsi que la famille de Galaad et ses amis se sont réunis pour l’occasion.

Le buffet est le plus grand que le monde ait connu, presque tous les types de nourriture sont proposés : des volailles, des cochons de lait, des sangliers.

Et même les légumes sont au rendez-vous : champignons, oignons, salades. De délicieux parfums émanent de grands pots de soupe.

Plusieurs boissons sont également servies : de la bière, du vin, du cidre…

Puis tout le monde se réunit dans la salle du trône pour remettre les fabuleuses récompenses promises par le roi Guillaume : deux mille écus et un immense fief.

Galaad profita de ces bonnes dispositions pour demander au roi la main de sa fille, la belle Blanche, qui lui avait avoué qu’elle partageait ses sentiments.

Le roi accepta et un autre grand banquet eut lieu quelques semaines plus tard, pour célébrer cette union.

Les auteurs :

Jade, Alizée, Arthur, Malo, Margod, Eline, Lola, Sharona, Vincent, Amélie, Jules, Océane, Enzo, Barnabé, Anaëlle, Tifanny, Charlotte, Eliott, Tibo, Victorine, Gabriel, Nils, Clarisse, Nelson, Florian, Mathys, Karla, Gaël

Crédits photo : Maria Jose Bueso « Man in Knight Raising His Sword » – Pexels.com